ACTUALITÉS SCIENTIFIQUES

BRÈVE
BIOTECHNOLOGIE
GTX medical, spin-off de l’EPFL, à la conquête du marché américain
— La paralysie pourrait ne plus être une fatalité. Plusieurs études issues du laboratoire de Grégoire Courtine ont montré qu’une stimulation électrique ciblée de la moelle épinière, couplée à une rééducation spécifique, permet à des patients paralysés de retrouver l’usage volontaire de leurs jambes.
La spin-off GTX Medical travaille depuis plusieurs années au développement du dispositif de stimulation neurologique lié à ces travaux. Elle a annoncé sa fusion avec NeuroRecovery Technologies, une entreprise américaine active dans le même domaine, mais spécialisée dans la réhabilitation du haut du corps. La nouvelle entité, dont le nom restera GTX Medical, aura ainsi un accès direct au marché américain. Elle entend notamment renforcer sa collaboration avec les laboratoires académiques, dont celui de Grégoire Courtine, afin de faciliter le transfert des avancées vers de nouvelles thérapies de réhabilitation.

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ROBOTIQUE
Une peau artificielle pour la réadaptation et la réalité virtuelle
Cette peau artificielle souple fournit des sensations tactiles à l’utilisateur et peut, grâce à des capteurs souples, s’adapter en temps réel.
Un projet du Laboratoire de robotique reconfigurable (RRL) et du Laboratoire d’interfaces bioélectroniques souples (LSBI). Développé par Jamie Paik et Stéphanie Lacour
Faite de silicone et d’électrodes, la peau artificielle s’adapte à toutes les morphologies et fournit des sensations tactiles (vibrations ou pressions) à celui qui la porte. La déformation de la peau synthétique est mesurée en continu par un capteur souple, ce qui permet d’adapter la force des stimulations en temps réel, pour se rapprocher du sens du toucher réel.
«C’est la première fois que nous présentons une peau électronique entièrement souple qui intègre à la fois des capteurs et des actuateurs, indique Harshal Sonar. Nous contrôlons le système en circuit fermé, ce qui veut dire que nous pouvons moduler la stimulation vibratoire de façon très précise.»
La peau électronique est constituée d’une chambre en silicone, que l’on peut gonfler en injectant de l’air, à des fréquences pouvant aller jusqu’à 100Hz. L’inflation et la déflation rapides de cette «bulle» de silicone provoquent la vibration. Au-dessus de l’actuateur se trouvent des électrodes souples. Elles mesurent en temps réel la déformation de la peau artificielle. Ce retour, transmis à un microcontrôleur, permet d’adapter la stimulation selon les changements d’environnement local et la morphologie de l’utilisateur.
Laure-Anne Pessina
ENVIRONNEMENT
Des ruisseaux de montagne émettent une quantité de CO2 inattendue
Les ruisseaux de montagne doivent être inclus dans le cycle global du carbone.
Un projet du Laboratoire de recherche en biofilms et écosystèmes fluviaux (SBER). Développé par Åsa Horgby
En moyenne, et par mètre carré, les ruisseaux de montagne affichent un taux d’émission de CO2 plus élevé que d’autres ruisseaux et rivières du monde situés en plaine. La turbulence de leurs eaux, liée à la pente des montagnes, en est l’une des causes. Alors qu’ils ne représentent que 5% de la surface de tous les cours d’eau de la planète, ces ruisseaux pourraient être responsables de 10 à 30% des émissions de CO2 globales annuelles de tous les réseaux fluviaux.
Les chercheurs se sont basés sur une découverte que l’EPFL a publiée en février: la vitesse des échanges gazeux dans les ruisseaux de montagne est 100 fois plus élevée que nous le pensions. Grâce à des campagnes de mesures dans les ruisseaux alpins du Valais, ils ont pu corriger un système de calcul qui faisait jusqu’ici référence.
Les chercheurs se sont basés sur de nouvelles données issues de ruisseaux des principales montagnes du monde, extrapolées à l’échelle mondiale sur plus de 1,8 million de ruisseaux. Les caractéristiques hydrologiques et géomorphologiques de ces ruisseaux, mais aussi la quantité de carbone organique dans les sols sont des exemples de paramètres inclus dans le modèle. Ce dernier a permis de prédire la concentration et la quantité d’émissions de CO2 ainsi que la vitesse des échanges gazeux.
Sandrine Perroud