ACTUALITÉS SCIENTIFIQUES

BRÈVE
ENVIRONNEMENT
Une plateforme pour anticiper les humeurs du Léman
— Températures de l’eau sur les plages, force des courants, risques de tempêtes, présence d’algues et tourbillons: meteolakes.ch offre une large palette de prévisions sur la biophysique de lacs suisses, dont le Léman. Créé il y a trois ans par Theo Baracchini, doctorant au Laboratoire de physique des systèmes aquatiques, ce système avait à l’origine un but essentiellement scientifique: offrir aux chercheurs des données sur l’évolution de la physique et de la biologie du Léman à des échelles spatiales et temporelles. Mais comme le démontrent les 330 visites enregistrées quotidiennement l’été dernier, il a trouvé une utilité auprès de publics bien plus larges: baigneurs, navigateurs, plongeurs ou pêcheurs. Au fil du temps, le chercheur a développé la plateforme et en a aussi fait une partie de sa thèse, défendue en mai.

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TECHNOLOGIE
Transformer les boues d'épuration en énergie et en sels minéraux
Un dispositif mis au point par TreaTech, spin-off de l'EPFL, permet de transformer les boues des stations d’épuration en minéraux valorisables et en biogaz.
Epandre les boues d’épuration directement sous forme d’engrais est interdit en Suisse depuis une douzaine d’années en raison de la quantité croissante de polluants qui s’y trouvent. Les milliers de tonnes annuelles de phosphore qu’elles contiennent partent donc en fumée lors de l’incinération des boues, faute de technologie ad hoc pour le recyclage de ce composé chimique essentiel à de nombreux processus biologiques, dont la photosynthèse. Un dispositif, mis au point au Laboratoire des processus durables et catalytiques, et développé par la spin-off TreaTech, permet de récupérer ce phosphore dont le marché est estimé à plus de 33 milliards de francs. Il permet également, grâce à un autre procédé, appelé gazéification hydrothermale et imaginé au Paul Scherrer Institut (PSI), de produire du biogaz.
Forte d’excellents résultats obtenus avec son premier prototype, la start-up, soutenue par l’Office fédéral de l’énergie et le PSI, construit actuellement un système à grande échelle et prévoit la première installation dans une station d’épuration en 2022. Juste à temps pour entrer dans le cadre des nouvelles normes dont souhaite se doter la Confédération concernant le recyclage obligatoire du phosphore dès 2026.
Cécilia Carron

Elena Goun, chimiste.
© EPFL
IMAGERIE
La bioluminescence met en lumière le métabolisme du cancer
Avec la méthode nommée BiGluc, il est possible de rendre les tumeurs cancéreuses bio-luminescentes en fonction du niveau d'absorption du glucose.
Un projet du Laboratoire de chimie bio-organique et d'imagerie moléculaire (LCBIM), développé par Elena Goun
Des scientifiques ont inventé une nouvelle manière de quantifier – en temps réel – le métabolisme du glucose des tumeurs cancéreuses, en les rendant bioluminescentes. Cette nouvelle sonde lumineuse n'est pas radioactive et fonctionne sur les organismes vivants tels que des souris porteuses de cellules tumorales.
«Notre nouvelle technique d'imagerie nous permet de quantifier quelle quantité de sucre est métabolisée en temps réel, ce qui apporte des informations importantes sur le statut métabolique et les types de médicaments susceptibles de priver la tumeur de sa principale source d'énergie», explique la chimiste Elena Goun.
Nommée BiGluc pour «Bioluminescent Glucose», cette méthode pourrait être mise en œuvre pour comprendre les besoins métaboliques de différentes tumeurs, ouvrant ainsi la voie à l'élaboration de traitements innovants. Outre le cancer, elle pourrait s'appliquer à d’autres maladies métaboliques, telles que le diabète ou les maladies neurodégénératives.
Hillary Sanctuary