CAMPUS

Les hygiénistes de l’EPFL réalisent une mesure à l’aide d’un compteur de particules. © Alain Herzog
SÉRIE
Pour veiller à la santé des employés
Nous vous proposons de replonger dans les coulisses du campus à la découverte de ces acteurs de l’ombre ô combien indispensables. Ce mois-ci, rencontre avec les équipes dédiées à l’hygiène et à la médecine du travail.
Pour veiller à la santé de ses employés, l’Ecole dispose d’une équipe dédiée à la santé au travail divisée en deux groupes qui s’occupent respectivement de l’hygiène et de la médecine du travail. Le premier est composé de trois hygiénistes du travail. «Quelqu’un m’avait apporté des radios de ses dents en me demandant mon avis, raconte Helena Palacios, hygiéniste du travail. Notre profession est parfois confondue avec celle des hygiénistes dentaires ou des inspecteurs de l’hygiène.» Pourtant, leur rôle est tout autre.
Sonomètres, détecteurs de gaz, anémomètres… Les spécialistes de la santé au travail disposent de tout un arsenal de machines de mesures. Elles leur permettent d’évaluer l’exposition professionnelle aux produits chimiques, bruit, poussière ou tout autre élément qui empêche d’avoir un environnement professionnel sain. «Avec une approche pragmatique, nous déterminons s’il y a un risque ou un danger pour la santé, explique Jean-Michel Poffet. Si besoin, nous proposons ensuite des solutions. Cela peut être une substitution, par exemple en utilisant un produit sous phase liquide plutôt que sous forme de poudre. Ce qui permettra de réduire les risques de dispersion.» Comment utiliser les chapelles de laboratoire, veiller à avoir une bonne ventilation dans une salle et un bon équipement de protection, les points d’action sont multiples.
Des évaluations de risques dans l’environnement de travail sont également réalisées pour les femmes enceintes, pour qui il existe des normes spécifiques. «Sur les quelque 60 grossesses annoncées à l’EPFL chaque année, nous voyons, avec la médecine du travail, les deux tiers des femmes enceintes», poursuit Jean-Michel Poffet.
Les personnes qui travaillent dans un bureau, assises derrière un écran, peuvent également faire appel aux hygiénistes du travail de l’EPFL. «L’ergonomie est une part très importante de notre activité, note Patrick Gerber. Nous conseillons les personnes qui nous contactent. La solution peut venir du mobilier, mais aussi d’un changement d’habitude.»

Un test de la fonction pulmonaire effectué au Point santé.
© Alain Herzog
Les hygiénistes du travail sont donc à cheval entre un métier scientifique et de relation humaine. Dans leur quotidien, ils mêlent des prises de mesures avec une rigueur scientifique à une écoute et une aide personnalisée à toute personne qui fait appel à eux. «Nous sommes vraiment là pour vous aider», conclut Helena Palacios.
Suivi médical
Si les hygiénistes du travail se con-centrent sur l’environnement de travail, l’équipe dédiée à la médecine du travail, elle, se consacre à la santé de l’individu. Au Point santé de l’EPFL, deux assistantes médicales et deux médecins se relaient pour réaliser consultations médicales et examens complémentaires. Dans leur cabinet, ils reçoivent les employés EPFL sur rendez-vous. «Fondamentalement, toute personne présentant un problème de santé peut s’adresser à nous de manière strictement confidentielle. En particulier en cas de suspicion d’atteinte à la santé en lien avec le travail, indique Chiyama Mathivathanasekaram, assistante médicale. Nous recevons aussi bien des employés du campus de Lausanne que des sites de Fribourg, Genève, Neuchâtel ou Sion.»
Selon les risques d’expositions auxquels est confronté l’employé, une visite médicale et des contrôles réguliers peuvent être obligatoires. Nanoparticules, arsenic, plomb, radioactivité ou encore matériel biologique infectieux, chaque risque demande un examen spécifique. «Pour les personnes qui travaillent avec des animaux et qui peuvent développer des allergies ou de l’asthme, nous faisons des mesures de la capacité respiratoire au moyen d’un spiromètre par exemple», mentionne-t-elle.
Une des nombreuses autres facettes de la médecine du travail est la vaccination contre la grippe. En fin d’année, le vaccin est offert à chaque collaborateur sur inscription jusqu’à épuisement du stock. «En 2018, nous avons reçu 765 personnes pour ce vaccin», annonce-t-elle. Un vrai marathon!

CONTACT:
> MÉDECINE DU TRAVAIL: SANTE@EPFL.CH
> HYGIÈNE DU TRAVAIL: HYGIENETRAVAIL@EPFL.CH
FINANCES
Les banques face à la numérisation
La numérisation est un dossier d’une importance cruciale pour la Suisse, y compris pour le secteur bancaire.
Deux professeurs du Collège du management, Rüdiger Fahlenbrach et Damir Filipovic, conjointement avec le Swiss Finance Institute (SFI) et le cabinet de conseil en stratégie et en gestion zeb, ont mené une vaste étude sur l’état actuel de la numérisation dans le secteur bancaire suisse.
Les résultats indiquent que «le secteur financier a accepté ce défi, ainsi que le fait que la numérisation ne changera pas seulement la donne en termes de coûts. La numérisation représente également un puissant effet de levier au niveau des revenus, en permettant de revitaliser les modèles d’affaires existants et de créer de nouvelles manières d’opérer une transition durable vers l’avenir numérique», explique Damir Filipovic.
Toutefois, «sur le plan international, les produits bancaires suisses ne sont pas systématiquement disponibles pour un achat en ligne et la numérisation des processus de bout en bout accuse un retard.
Ce sont des facteurs de risque qui devront être abordés à moyen terme», souligne Rüdiger Fahlenbrach.

Rüdiger Fahlenbrach et Damir Filipovic. © DR

> RAPPORT DISPONIBLE SUR
WWW.SFI.CH/SYSTEM/
TDF/STUDY-DPC-EN.PDF?FILE=1