JOJ2020

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Le sport, terrain d’expérimentation des technologies
Du 9 au 22 janvier 2020, près de 2000 athlètes de moins de 18 ans participeront aux Jeux olympiques de la jeunesse à Lausanne et dans les environs. L’occasion est unique pour l’EPFL, en partenariat avec l’UNIL et le CHUV, de tester des outils développés en laboratoire qui seront bientôt disponibles pour le grand public.
Par Sandy Evangelista
Les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) embraseront Lausanne et ses alentours, du 9 au 22 janvier prochain, en accueillant 1880 jeunes athlètes du monde entier, âgés de 15 à 18 ans. Tous logeront dans le très impressionnant Vortex situé sur le campus de Dorigny qui, de village olympique, se transformera en logements d’étudiants.
Pendant 15 jours, les jeunes s’affronteront dans huit sports à Lausanne, aux Diablerets, à Villars, à Champéry ou encore à Saint-Moritz. Ces villes accueilleront les compétitions de ski alpin, de snowboard, de ski nordique, de hockey sur glace, les épreuves du biathlon, le curling, le patinage, le bobsleigh et enfin, pour la première fois, le ski alpinisme – reconnu par le CIO – qui devient le huitième sport des JOJ.
L’EPFL est impliquée depuis de nombreuses années dans le développement de technologies inédites pour le sport. Elle s’investit dans le programme éducatif de ces JOJ au travers d’expériences technologiques développées en collaboration avec le Centre sport et santé UNIL/EPFL et le CHUV. Pascal Vuilliomenet, chef de projet à la Vice-présidence pour l’innovation, connaît sur le bout des doigts la trentaine de laboratoires qui mènent des projets de recherche et de développement en lien avec le sport. Son rôle est de susciter des synergies: «Un événement majeur comme les JOJ 2020 est une occasion de fédérer de nombreux acteurs sur des projets appliqués et une chance d’initier et de renforcer des collaborations.»
Le sport, la prévention, la santé
La venue à Lausanne des JOJ 2020 donnera aux trois institutions l’occasion unique de promouvoir un projet audacieux et inédit appelé «Health for Performance». Il allie technologie, connaissance sportive et notion de prévention autour d’un thème : la santé au service de la performance.
Dans un but éducatif, les athlètes pourront ainsi créer un avatar, un double digital, qui sera alimenté par l’ensemble des données des tests qu’ils effectueront. Ces activités définiront leurs caractéristiques musculo-squelettiques et leur profil moteur, ils mettront en exergue leurs points forts et leurs faiblesses. Les sportifs effectueront des exercices de mobilité, de stabilité et de dynamique. Regroupés dans une application, développée par Katapult, une start-up de l’EPFL, les résultats permettront de faire une évaluation personnalisée. L’application donnera la possibilité aux spécialistes de prodiguer les conseils nécessaires à l’amélioration de leurs performances.
Ce travail a été possible grâce à la collaboration étroite avec le centre sport et santé UNIL/EPFL. «C’est un cercle vertueux: entité de terrain, le CSS nous fait part de ses besoins, des produits et services qu’il désire développer. Nous cherchons ensuite les laboratoires capables de concevoir les outils qui l’intéressent. Le CSS teste les prototypes et nous donne des retours. Toutes les données récoltées représentent un vivier incroyable, qui nourrit d’autres axes de recherche», détaille Pascal Vuilliomenet.

Les trois mousquetaires du projet «Health for Performance», Pascal Vuilliomenet, EPFL, Stéphane Maeder, CSS UNIL/EPFL, Stéphane Tercier, CHUV.
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Nouveau paradigme
La volonté affirmée de «Health for Performance» sur le plan de l’entraînement est de donner un nouveau souffle aux pratiques des sportifs en changeant de paradigme, l’idée n’étant plus d’évaluer uniquement la force physique, la vitesse ou l’endurance, mais la qualité des mouvements afin d’optimiser le développement du potentiel de chacun. «Tout le monde veut faire du trail, c’est à la mode. On veut soulever des poids toujours plus lourds, courir vite, aller toujours plus loin. Qu’arrive-t-il? La blessure! Nous aimerions amener une conscience, un point de vue qualitatif, afin que le sportif cesse de se demander combien, mais qu’il s’interroge sur le comment», explique Stéphane Maeder. Responsable du CSS, il a imaginé avec son équipe les différents outils de mesure mis à la disposition des athlètes des JOJ 2020, qui seront progressivement déployés au CSS.
«D’un point de vue médical, le concept Health for Performance, appliqué à une population d’adolescents, implique que pour bénéficier d’une performance durable, il est nécessaire de maintenir un bon état de santé global», souligne Stéphane Tercier, responsable de la consultation SportAdo du CHUV. Ce message est conçu pour attirer l’attention des adolescents sur tous les aspects de leur santé, physique et psychique. Il est transmis au travers d’outils de prévention développés par le CHUV et véhiculés par des moyens de communication innovants proposés par l’EPFL.
Les trois expériences des JOJ 2020
Squaty, exercice de squat, effectué sur un tapis criblé de capteurs et connecté, qui donne les pressions au sol et le déplacement du centre
de masse.
Body lat, permet de prendre les amplitudes musculo-articulaires et d’analyser la mobilité.
Motor skills, travaille sur les qualités de coordination fines en effectuant des impulsions à cloche-pied sur une balançoire connectée.
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