ACTUALITÉS SCIENTIFIQUES

BRÈVE
ÉNERGIE
Un tunnel de métro converti en source d’énergie géothermique
— Des chercheurs ont quantifié avec précision les échanges de chaleur dans un tunnel. En appliquant leurs calculs à la future ligne de métro M3, ils ont estimé l’économie d’énergie que ferait la ville de Lausanne en équipant le tunnel d’un système géothermique.
ÉPIDÉMIOLOGIE
Une carte pour identifier les zones à risque de l’hépatite E
— En compilant des données environnementales et épidémiologiques, des chercheurs ont réalisé une carte du monde des zones à risque de la version épidémique de l’hépatite E. Leurs travaux ouvrent de nouvelles pistes de recherche et de prévention.
DURABILITÉ
Des étudiants transforment des palettes en meubles
— Dans le cadre du Student Kreativity and Innovation Lab (SKIL), des étudiants ont conçu un catalogue de montage destiné à transformer des palettes de bois en meubles. Ils réaliseront leur projet sur le campus dès la rentrée.

© Alain Herzog
MÉCANIQUE
Des pompes à chaleur moins énergivores
Utilisant un système d’intelligence artificielle, une nouvelle méthode permet de concevoir les compresseurs des pompes à chaleur de demain.
Un projet du Laboratoire de conception mécanique appliquée (LAMD), développé par Jürg Schiffmann
Performantes et écologiques, les pompes à chaleur (PAC) ont pourtant un grand potentiel d’amélioration. En remplaçant leurs compresseurs volumétriques par des microturbocompresseurs 10 fois plus petits et performants, elles pourraient réduire leur consommation en électricité de 20-25%.
Mais l’intégration de ces microturbocompresseurs n’est pas simple, vu leur faible taille et leur haute vitesse de rotation. Des chercheurs ont mis au point un outil pour faciliter et accélérer l’implantation de ces systèmes dans les PAC de demain. En utilisant une approche de machine learning appelée régression symbolique, ils ont développé des équations extrêmement simples pour déterminer très rapidement les dimensions d’un microturbocompresseur pour une pompe à chaleur donnée.
Leur approche simplifie la première étape de conception des turbocompresseurs, où l’on définit grossièrement le design idéal de la machine. Jusqu’à présent, les chercheurs utilisaient des cartes de design indicatives qui n’étaient pas précises lorsque la taille des turbocompresseurs diminuait. Ils ont trouvé le moyen de les remplacer, en fournissant les résultats de 500’000 simulations à des algorithmes. Ils ont ainsi obtenu des équations qui reproduisent l’approche des «cartes», mais avec des avantages: en plus d’être adapté aux turbocompresseurs de faible taille, leur système est aussi détaillé que des simulations plus complexes, tout en étant 1500 fois plus rapide.
Laure-Anne Pessina
ROBOTIQUE
Des robots-fourmis qui sautent, communiquent et agissent ensemble
Inspirés des fourmis, des robots de 10 grammes peuvent communiquer entre eux, s’attribuer différents rôles et réaliser ensemble des tâches complexes.
Un projet du Laboratoire de robotique reconfigurable (RRL), développé par Jamie Paik
Malgré un design simple et un poids de seulement 10 grammes, chaque robot dispose de plusieurs modes de locomotion, ce qui lui permet d’évoluer sur tous les types de terrain. Ensemble, les petites machines peuvent détecter rapidement les obstacles, les franchir et déplacer des objets bien plus imposants et lourds qu’elles.
Fabriqués en forme de T, ces robots origami sont appelés tribot. Ils sont assemblés en quelques minutes par pliage de feuilles légères en multimatériaux, ce qui en fait de bons candidats pour une production de masse. Autonomes et sans fil, les tribots sont munis de capteurs infrarouge et de capteurs de proximité, pour la communication et la détection.
Un même robot pourra ainsi se déplacer selon cinq modes de locomotion. Il est capable de sauter horizontalement, verticalement ou en exécutant des saltos pour surmonter un obstacle, mais aussi de marcher sur des terrains avec relief, ou de ramper sur des surfaces planes.
Sur le terrain, en cas de mission de recherche dans des situations d’urgence, les tribots pourraient être déployés en masse. Grâce à leurs qualités multilocomotrices et leurs capacités de communication, ils pourraient repérer une cible de manière très rapide, sans recourir à un GPS, ni utiliser de feedback visuel.
Laure-Anne Pessina