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ASSOCIATION
Créer des liens au sein de la communauté des humanités digitales
La nouvelle association des étudiants et des chercheurs en humanités digitales de l’EPFL, dhelta, souhaite créer un espace de dialogue et de découverte dans un domaine varié mais souvent déconnecté.

Les participants ont également eu l'occasion de découvrir la ville de Bâle.
© Cédric Viaccoz
Bien que dhelta ait été officiellement créée au début de cette année en tant qu’association étudiante de l’EPFL, ses fondateurs – dont Jessica Pidoux et Fabian Moss, doctorants de l’Institut des humanités digitales du Collège des humanités (CDH) – soulignent qu’elle est ouverte aux chercheurs de tous niveaux.
«Les humanités digitales sont un mélange de nombreux sujets différents, et le point commun est leur diversité. Nous voulons combler le fossé entre les chercheurs et les réunir sous l’égide des humanités digitales», explique Fabian Moss, qui étudie au Digital and Cognitive Musicology Lab (Laboratoire de musicologie numérique et cognitive, DCML). Cette mission est illustrée par le nom de l'association, qui combine le «dh» des humanités digitales avec la lettre grecque delta symbolisant le changement, ou la différence.
Fabian Moss pense que la combinaison de l’engagement actif des étudiants et de la concentration technique à l’EPFL en fait l’endroit idéal pour une association des humanités digitales. Il espère que l’application des outils numériques et de la pensée computationnelle aux sujets des humanités deviendra «la nouvelle norme» pour les chercheurs.
«Tout le monde n’a pas besoin d’être un expert en informatique, mais j’espère qu’il deviendra plus naturel pour les chercheurs en sciences humaines d’utiliser des bases de données, de s’abstraire d'idées concrètes et d’utiliser des données pour appuyer des arguments sur la musique, l’histoire et les arts. C’est aussi la raison pour laquelle nous voulons nous concentrer sur les jeunes et l'interaction entre étudiants et chercheurs.»
Un échange fructueux
En février, dhelta a coorganisé la première édition «Echange en humanités digitales suisse» en collaboration avec le Laboratoire des humanités digitales et le Département de musicologie de l’Université de Bâle. Organisée par l’Université de Bâle, cette manifestation de deux jours a rassemblé plus de 30 étudiants en Master et en doctorat ainsi que des chercheurs postdoctoraux de l'EPFL et des universités de Bâle, Lausanne et Neuchâtel.
L’objectif était de réunir des chercheurs et des étudiants pour un événement informel de lancement et d’identifier les possibilités de collaboration future, mais l'échange a fini par attirer deux fois plus de participants que prévu. En raison de son succès, les organisateurs prévoient déjà un autre échange pour l'année prochaine (#DHX2020) et espèrent inclure plus de participants de Genève, Zurich ou de Suisse italienne.
Celia Luterbacher, Collège des humanités
COURRIER DES LECTEURS
L’égalité au cœur des sciences
L’obscurantisme, quelle que soit sa nature, progresse indéniablement dans le monde et possède de nombreux canaux satellitaires pour convaincre partout où il le peut.
Malheureusement, il demeure dans le cadre universitaire des préjugés, encore prégnants, envers les personnes homosexuelles. Ces préjugés s’accompagnent généralement de petites phrases blessantes, humiliantes, particulièrement quand celles-ci sont proférées dans le cadre d’un «effet de meute» qui permet à certains d’affirmer leur virilité en prenant à partie des personnes dites «différentes». Il s’agit là d’une grande déception pour de nombreuses personnes ayant subi du harcèlement à l’école et qui espéraient enfin en être totalement débarrassées en arrivant à l’université.
Cette attitude est d’autant plus ridicule que nous nous trouvons dans un environnement scientifique, au cœur duquel règne l’universalisme dont je me réclame. En effet, en sciences, seuls les arguments rationnels comptent, peu importe le sexe, la couleur de peau, l’orientation sexuelle, la religion ou l’origine de la personne qui les professe. L’universalité du langage scientifique rend vains les racistes, les homophobes et les essentialistes de tout bord.
Cependant, ce combat contre la haine est celui de tous, contrairement à ce que pensent les partisans des «réunions non mixtes» réservées uniquement aux membres d’une certaine minorité, desservant ainsi la cause qu’ils prétendent défendre. Si l’on n’est pas victime soi-même, on ne regarde pas la pointe de ses chaussures. On lève la tête et on regarde ce qu’il se passe autour de soi.
Elio Skiadas Deltell, étudiant
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