CAMPUS
INTERVIEW-PORTRAIT
Claudia R. Binder est la nouvelle doyenne de la faculté ENAC
Faire de l’ENAC un pôle de compétences pour l’environnement naturel et construit reconnu en durabilité est l’objectif de la professeure en écologie urbaine.

Alumni de l’ETH de Zurich, Claudia R. Binder a rejoint l’EPFL en 2016.
© Alain Herzog
Claudia R. Binder a rejoint l’EPFL en mars 2016, où elle dirige le Laboratoire de relations humaines-environnementales dans les systèmes urbains (HERUS), rattaché à la Chaire La Mobilière pour l’écologie urbaine et un mode de vie durable. Ses recherches portent sur l’analyse, la modélisation et l’évaluation de la transition des systèmes urbains vers la durabilité. Elle examine en particulier comment nous pouvons mieux comprendre la dynamique du métabolisme urbain, ce qui caractérise une ville durable et ce qui anime et entrave les processus de transformation. Elle le fait en combinant les domaines des sciences naturelles, de la science des données et des sciences sociales. Ses recherches portent sur l’alimentation, l’énergie, les modes de vie et les transports durables dans les systèmes urbains.
Claudia R. Binder est aussi directrice académique du programme d’enseignement interdisciplinaire «Projeter ensemble», membre de la direction du Centre de l’énergie et directrice du groupe de travail sur la stratégie énergétique et de durabilité de l’Ecole. Elle entrera en fonction le 1er janvier 2020.
Quelle est votre ambition pour ce mandat de quatre ans?
Nous sommes actuellement confrontés à beaucoup de défis de société, à l’exemple du changement climatique. Pour y répondre, une approche holistique est requise. A l’ENAC, nos compétences en architecture, en génie civil et en génie environnemental nous donnent un savoir et des synergies uniques pour développer des innovations transversales. Avec mes collègues, je veux ainsi faire progresser ce potentiel en créant les conditions cadres pour l’excellence dans la recherche, dans l’enseignement et l’innovation pour un environnement bâti et naturel plus durable, et ceci sur la scène nationale et internationale.
Comment comptez-vous vous y prendre?
J’ai l’intention de m’appuyer sur l’excellente performance et les succès de l’ENAC de ces dernières années: le NeighborHub, qui a remporté le Solar Decathlon en 2017, le Smart Living Lab de Fribourg, spécialisé dans l’environnement bâti du futur, le Centre de transport, le Habitat Research Center, le Pôle de recherche sur l’environnement alpin et polaire ALPOLE, en Valais, et nos liens étroits avec le Centre de l’énergie. Notre écosystème de recherche a donné naissance à des retombées très prometteuses. Mon objectif est de tirer parti de ces réalisations et de positionner l’ENAC en tant que centre d’excellence pour faire progresser la durabilité de notre environnement naturel et bâti.
Avez-vous des exemples concrets?
Récemment, de nouvelles initiatives ont vu le jour à l’ENAC, comme CLIMACT (Center for Climate, Impact and Action), en coopération avec l’Université de Lausanne, ainsi que le Centre pour les infrastructures digitales. Avec mes collègues, j’ai pour objectif d’explorer le rôle de clusters de recherche, liés à des initiatives de l’ENAC, et d’aborder des sujets clés liés à la durabilité de l’environnement bâti et naturel. J’aimerais également que l’ENAC s’engage à réfléchir à un enjeu crucial, à savoir comment la numérisation peut être utilisée pour stimuler la durabilité, et comment les big data peuvent aider les scientifiques à construire une intelligence collective, afin d’aider les responsables politiques à construire des villes vivables. Ces efforts seront menés en association avec les autres facultés et l’initiative Tech4Impact.
Quels sont les points forts et les défis de l’ENAC ces prochaines années?
Les chercheurs des trois instituts d’architecture, de génie civil et d’environnement de l’ENAC ont d’excellents bilans et sont reconnus internationalement. Il est rare que ces trois disciplines soient réunies sous un même toit. Cette structure avant-gardiste nous donne donc une marge de manœuvre inégalée en matière d’innovation. Cela implique également que les étudiants et les chercheurs de nos trois disciplines trouvent un langage commun et pensent de manière créative pour déployer tout leur potentiel.
Sandrine Perroud, chargée de communication ENAC

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