50 ANS DE L’EPFL
«Je me souviendrai toujours de mon examen de thèse, un des bons moments de ma vie»
A l’EPFL depuis… 38 ans
Farnaz Moser-Boroumand, cheffe du Service de promotion des sciences.

«J’ai commencé par le cours de mathématiques spéciales. Venant d’un autre pays, l’Iran, je devais passer par ce cours pour entrer à l’EPFL; puis j’ai continué mes études en chimie et génie chimique. J’ai appris le français à mon arrivée en Suisse, je me suis sentie un peu perdue, mais cela n’a pas duré. En revanche, j’étais très étonnée de voir aussi peu de femmes à l’EPFL alors qu’elles étaient mieux représentées au sein des universités en Iran.
Je me souviendrai toujours de mon examen de thèse, un des bons moments de ma vie. A l’époque, en chimie, il y avait trois tours de questions et les experts continuaient jusqu’à ce que les candidats ne puissent plus répondre. Lors de mon examen, les questions fusaient et cela continuait sans jamais s’arrêter, j’étais sur un petit nuage. Les experts sont venus me féliciter et cela a marqué mon entrée dans le monde de la recherche, dans le monde scientifique.
En parallèle à ma vie de chercheuse, j’avais une vie associative. J’ai notamment présidé l’Association du corps intermédiaire de l’EPFL. J’ai commencé à m’investir dans des projets comme la création de la garderie Le Polychinelle. Une expérience qui n’était pas si simple et qui m’a valu des remarques à l’extérieur. «Vous les femmes à l’EPFL, vous travaillez pour votre plaisir!» m'a-t-on répondu quand je cherchais du soutien financier. A cette époque il n’y avait pas de politiquement correct.
A l’arrivée de Patrick Aebischer, on m’a demandé de proposer une politique de l’égalité des chances. Je trouvais important d’y inclure des programmes pour encourager les jeunes filles à s’engager dans les filières scientifiques et l’ingénierie. De la même manière, j’ai voulu donner aux plus jeunes l’envie d’aimer, comme moi, les sciences. J’ai mis sur pied une unité pour la promotion des sciences en 2008. En 2015, l’EPFL a créé un service dédié à cette mission, que je suis heureuse de diriger.»
«M’occuper d’apprentis laborantins m’aide à ne pas devenir vieux prématurément»
A l’EPFL depuis… 37 ans
Charles Gilliard, ingénieur au Laboratoire d’informatique et de mécanique appliquées à la construction.

«J’ai été engagé à l’ENAC pour créer un pool électronique. A l’époque, il n’y avait pas beaucoup de matériel adapté aux mesures spécifiques qui sortaient un peu de l’ordinaire, donc je construisais ou adaptais le matériel en fonction des besoins. J’étais tout seul, le mot pool était à mettre entre guillemets. On arrivait à réaliser ce que les scientifiques voulaient en temps et en heure avec moins de stress qu’aujourd’hui.
Après la dissolution du pool, 12 ans plus tard, j’ai continué à créer du matériel de mesure, mais petit à petit on commençait à le trouver sur le marché. La volonté de connecter ce matériel à l’informatique m’a permis d’évoluer dans mon métier en apprenant une programmation adaptée aux mesures et à l’acquisition de données.
Je me suis beaucoup investi dans les mesures optiques de la route lorsque je collaborais avec le laboratoire IMAC. J’ai participé à un certain nombre de campagnes de mesures sur autoroutes dans toute la Suisse. Les lasers n'avaient pas une puissance suffisante pour diffuser la lumière nécessaire sur la route. On utilisait des lampes de rétroprojecteur que j’avais adaptées. Ces mesures se faisaient en pleine nuit pour avoir un bon contraste sur la route.
Je m’occupe à 50% également d’apprentis laborantins en physique. Travailler avec ces jeunes, c’est stimulant et m’aide à ne pas devenir vieux prématurément. Nous organisons aussi des cours interentreprise et il arrive que lors du premier cours des étudiants se perdent dans les couloirs. Grâce à la technologie moderne, on les récupère au bout de quelques minutes.»
Sandy Evangelista
«I expect a significant increase in the number of trees on campus and in the number of female researchers»
Student today... And at 50?
Jelena Malic, 24 years, Serbian, in the Master of the section of computer science, ex-Media lead of EPFLoop.

EPFL celebrates its 50th anniversary in 2019. But what will it be like in 2069?
I believe that in the following years EPFL will remain one of the best universities in Europe and in the world. It will surely still be a place that gathers and educates numerous young, motivated and creative students and researchers determined to move the boundaries of what we believe science can achieve.
In the end, some changes at EPFL that I hope we'll see even sooner than 2069 are a significant increase in the number of trees on campus and in the number of female researchers in all of the different levels and engineering areas.
How do you see yourself at 50?
In general I'm not a person that makes plans that are so far in the future. My main goal by the time I'm 50 would be to have a career that I am proud of, that enables me to do meaningful things and influence lives of real people, while at the same time allowing me to dedicate my free time to the causes and people I care about.
What about your professional field?
IT and computer science are some of the most rapidly changing fields and trying to estimate the direction they will take in the following months, not to mention years, seems almost impossible. The only hope I have is that the new technologies will find their application in solving some of the most important issues that we face as a humanity, and will be used to create important breakthroughs that facilitate the growth of our civilization.
Interview by Nathalie Jollien
PORTES OUVERTES
Exposition de thèses EPFL
La bibliothèque sort de ses tiroirs sa riche collection de thèses de l’EPFL, contenant plus de 8000 spécimens.

Pourquoi la couverture des thèses change-t-elle de couleur chaque année? Quelle distance pourrait-on parcourir si l’on mettait toutes les thèses de l'EPFL les unes à côté des autres? Quel est le top 3 des thèses les plus téléchargées depuis la création du service de prêt interbibliothèques?
A l’occasion des 50 ans de l’EPFL, la bibliothèque révèle quelques secrets des thèses de l’EPFL en ouvrant ses tiroirs, qui en contiennent environ 8000. Toutes sont accessibles en version imprimée et électronique, dont plus de 60% librement sur Internet.
Les 14 et 15 septembre, les portes ouvertes seront l’occasion de profiter de visites guidées et de tenter de gagner deux tablettes numériques. L’exposition se tiendra du 2 septembre au 1er novembre 2019 au Rolex Learning Center. Elle sera ouverte tous les jours de 7 heures à minuit.
Anne-Muriel Brouet, Mediacom
